18/12/2014
Art contemporain : duel de titans entre Koons et Naf-Naf
Voilà où l'on en est :
Franck Davidovici, concepteur en 1985 d'une pub [photo ci-dessus] intitulée Fait d'hiver pour la collection automne-hiver des vêtements Naf-Naf, accuse Jeff Koons de l'avoir plagiée en 1988 pour son oeuvre intitulée Fait divers :
« La pub montre une jeune femme allongée dans la neige, victime d'une avalanche. A son chevet se trouve un petit cochon saint-bernard, un tonnelet autour du cou... Dans l'oeuvre [de Koons] en porcelaine, un haut de résille laissant apparaître les seins de la jeune femme remplace la doudoune à croisillons de la pub... Faisant partie de la collection Prada, [l'oeuvre Fait divers] a été vendue 3 millions d'euros en 2007 chez Christie's à New York. » (Libération, 18/12).
L'œuvre fait partie de la « rétrospective » (sic) Koons. Cette exposition à la gloire du sympathique commerçant remporte actuellement un triomphe au Centre Pompidou à Paris : 112 844 visiteurs dans les quinze premiers jours, avec le record de fréquentation en une seule journée (le samedi 29 novembre) : 9 143 visiteurs, chiffre sans précédent au Centre. L'exposition est ouverte jusqu'au 27 avril, durée faramineuse à la hauteur du génie koonsien. Le Centre ouvrira « 24 heures sur 24 s'il le faut », annonce son président. RTL admire : « le pape du Néo-Pop [Jeff Koons] est un habitué des records : sa sculpture Balloon Dog, en version orange, a été adjugée 58,4 millions de dollars en 2013. » Sans commentaires.
17:44 Publié dans Economie- financegestion | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : art contemporain
Commentaires
ÉNIGME
> Je ne m'explique pas ce chiffre. Autour de moi, Jeff Koons et l'art contemporain en général n'intéresse pas grand monde, à part quelques bobos. 120 000 bobos rien que pour Paris ça me paraît énorme... Et en même temps je n'imagine ni les classes populaires, ni les français d'origine immigrée, ni tout simplement les gens normaux aller voir ça. Bref une énigme déprimante. Les médias, bien que délégitimés, gardent quand même un pouvoir écrasant.
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Écrit par : Gilles Texier / | 18/12/2014
FAIT
> A propos de fait divers/faits d'hiver (jeu de mots en plus éculé), on citera toujours avec plaisir l'anecdote véritable de cette femme de ménage dans un musée allemand :
outrée de voir un sac poubelle et des épluchures en plein milieu d'une salle du musée, elle jette tout, passe l'aspirateur et un coup de pchit-pchit.
Non mais !
Le lendemain matin, appel téléphonique affolé : grand émoi au musée !
A t-elle été témoin de quelque chose ?
Des rôdeurs ?
La police est sur les lieux, on a bloqué l'accès du musée
car une oeuvre d'art avait disparu !
.....
Plus tard, "l'artiste" a fait savoir qu'il ne fallait pas s'inquiéter (?? ah ben non, non), il remplacerait "gratuitement" l'oeuvre d'art par la même.
Tout de même, quelle modestie.
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Écrit par : E Levavasseur / | 18/12/2014
POIDS
> Il y aura toujours un effet "vu à la télé" et/ou "déjà deux millions d'abr... l'ont déjà vu, ou lu" (avec son corollaire : deux millions d'abr... ne peuvent pas se tromper").
Avec des arguments comme ceux-là, le poids artistique réel de l'oeuvre devient quantité négligeable. En même temps, il doit y avoir une logique : plus c'est léger, plus ça monte ? On va dire ça comme ça...
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Écrit par : Fernand Naudin / | 18/12/2014
BOÎTE
> Vous connaissez aussi l'histoire d'un des chefs d'œuvre de Beaubourg : une boîte de conserve étiquetée "merde d'artiste" ? Eh bien le musée a de gros problèmes de conservation.
@ Gilles Texier
L'avantage de ce genre de production … euh pardon, d'œuvre, c'est que ça ne prend pas la tête. Aucun besoin de spiritualité, de sens de la transcendance, de capacité de contemplation, d'attention, de culture autre que la sous-culture de la télévision et des journaux pipole. C'est juste pour s'amuser, comme une blague potache.
C'est le vrai art du peuple d'une époque nihiliste.
Les enfants, abreuvés de technique et d'internet, sont incapables de regarder une image fixe plus d'une seconde et peinent à s'ouvrir au ressenti d'une allégorie ou d'un effet plastique. Grâce à M. Koons, plus besoin d'utiliser sa tête autrement que la mémoire d'un ordinateur.
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Écrit par : Guadet / | 19/12/2014
@ Gilles Texier:
> je comprends que cette fréquentation semble incongrue en chiffre, mais il ne faut pas oublier tous les touristes qui fréquentent Paris en ce moment, Anglais, Chinois, Ricains... On les voit aussi déambuler dans cet infâme auto-proclamé marché de Noël aux pieds des Champs-Elysées. Ils sont nombreux dans la capitale, sans compter les "scolaires" provinciaux qui viennent s'encanailler. Sans compter qu'il y a toujours beaucoup de monde à Beaubourg. C'est sûr qu'il y a nettement plus de monde à ce machin qu'à l'expo sur Saint-Louis à la Conciergerie.
Cela étant, j'avais pris la peine d'aller à Versailles pour voir l'expo Koons et me faire une idée par moi-même (j'ai pas été déçue): le livre de commentaires des visiteurs était édifiant dans le sens qu'il montrait que peu de monde était dupe de l'escroquerie que représentait cette expo.
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Écrit par : Nat / | 19/12/2014
@ Nati
> Et à force, ce n'était pas trop horripilant de voir ces choses si vides dans un si beau décor ?
même si Versailles, comme les chars Patton, ce n'est pas mon style préféré
(la partie XVIIe notamment est trop lourde).
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Écrit par : E Levavasseur / | 19/12/2014
PEINE
> Eh bien, est-ce que cela vaut la peine tant de débat ? Un débat pour des niaiseries en quelques sortes.
Vous me décevez, les bons cathos bien-pensants !
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Écrit par : Antoine / | 19/12/2014
LOGORRHÉE
> Epoque de logorrhée où l'important est de parler, de s'exprimer comme on dit. verbalisons disent les psy. En bref, peu importe ce que l'on a à dire et peu importe son interlocuteur. Il n'y a plus de dialogue, il n'y a plus que des psychothérapies !
En matière d'art à la Koons, c'est la même chose. Peu importe l'oeuvre. ce qui compte avant tout est ce que l'on peut en dire sans se soucier de l'autre. Ils appelle celà une "expression artistique qui peut en réalité se passer de l'objet". Pas étonnant que pour eux la quintescence soit un bidet ou une déféquation. lorsqu'il s'agit de n'être que tourné vers soi-même, on aboutit en fin de compte à ses boyaux !
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Écrit par : gdecock / | 19/12/2014
> Et toujours personne pour arracher les poireaux ! (bon d'accord, personne n'en avait planté non plus)...
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Écrit par : escargolibri / | 19/12/2014
LEBRUN
> J'y étais allé, à l'expo Koons : mais j'avais surtout regardé les peintures de Lebrun. C'était d'ailleurs mon principal objectif de visite.
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Écrit par : Blaise / | 19/12/2014
LIEUX
> L'astuce utilisée pour faire des chiffres de fréquentation dans ce genre d'exposition est de placer ces choses (oeuvres, installations, performances...) dans des lieux connus et plus sérieux, que ce soit à peu près cohérent (Beaubourg) ou incongru (défigurer Versailles avec des Koonneries).
Ce qui prouve par le fait même le désintérêt du public.
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Écrit par : Pierre Huet / | 20/12/2014
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